Le dialogue social en Nouvelle-Calédonie
Après avoir dressé en 2009 un premier état des lieux des relations sociales dans les entreprises calédoniennes avec son premier ouvrage « Le monde du travail au cœur du destin commun », Jean-Pierre Segal aborde, dans son nouveau livre, « Construire et pérenniser le dialogue social en Nouvelle-Calédonie » la question de savoir comment les améliorer. |
Pour l’auteur, « ce second ouvrage repose d'abord sur des monographies d'entreprise beaucoup plus fouillées que dans le précédent qui couvraient délibérément un échantillon large de situations. Il s'intéresse ici à deux entreprises engagées de façon particulièrement volontariste dans la promotion et l'entretien d'un dialogue social poussé et permanent. Les deux cas (CARSUD et KNS) sont analysés plus en profondeur en écoutant un plus grand nombre d'acteurs. Les stratégies sociales des deux entreprises étudiées diffèrent à bien des égards de l'ordinaire social calédonien où, trop souvent, les problèmes internes surgissent brutalement à l'occasion d'un conflit. Ces problèmes existaient bien avant mais ils avaient été, faute d’écoute, ignorés trop longtemps. L’auteur s'efforce de dégager des deux cas étudiés des enseignements de portée plus générale s'agissant des conditions à remplir pour construire un dialogue social durable et robuste, c’est-à-dire capable de gérer les relations de travail même quand la situation est délicate. » « Il pourra constituer un support pédagogique utile à des formations, universitaires ou IRS (Institut des Relations Sociales), en donnant aux "étudiants" ou aux "stagiaires" à voir des réalités d'entreprises calédoniennes bien différentes des représentations courantes. Celles-ci restent marquées davantage par les conflits quand ceux-ci font l'actualité sociale du jour, que par la réflexion sur ce qui se construit au sein des entreprises et qui à mon sens mérite plus de visibilité. Un peu l'histoire des trains qui arrivent à l'heure dont on ne parle jamais... ». « Un des messages de ce livre, dans la continuité du précédent, est de dire que le monde du travail est à la fois un espace de conflit et un espace de rencontre. Un espace de conflit - pour le rééquilibrage, pour la réduction des inégalités économiques et sociales, pour un meilleur "partage du gâteau", la Calédonie, là-dessus, ne différant des autre territoires que par l’ampleur des écarts socio-économiques observés. Un espace de rencontre, aussi, entre les différentes communautés calédoniennes qui permet à toutes celles et à tous ceux qui sont assez qualifiés pour accéder à un travail fixe de mieux se connaître, se reconnaître et coopérer. Je ne renie donc pas le titre "au cœur du destin commun"... Ce second livre enfonce le clou. » « La vision du monde du travail est forcément différente parmi celles et ceux qui sont en situation d'exclusion du monde du travail et qu'il est si difficile (en dépit des efforts indéniable qui sont engagés) d'intégrer dans l'univers normé des entreprises. Mais le traitement de ce problème n°1 de la société calédonienne ne peut se régler par le dialogue social dans l'entreprise mais bien largement en amont, au niveau des politiques scolaires, familiales, sociales, etc... » Propos recueillis par la DTE. |